LE LABO DES IMAGES

L’impact du numérique sur l’environnement

L’impact du numérique sur l’environnement

Devenu indispensable au cours des 20 dernières années, le numérique, en perpétuelle évolution, n’est pas sans danger pour l’environnement et émet une pollution bien réelle. Chaque geste, de l’envoi d’un mail au visionnage d’un film en streaming, a un impact bien précis sur l’environnement. Comment cela se manifeste-t-il ? Que pouvons nous faire à notre échelle pour limiter ces impacts ? 


Quelles sont les plus grandes sources de pollution numérique ?

Les centres de données sont de loin les plus gros polluants. La consommation électrique des nouvelles technologies représente 8,5% de la consommation mondiale et un tiers proviendrait exclusivement des centres de données. À titre de comparaison, un centre « moyen » de Facebook consomme autant d’énergie que la ville de Strasbourg. On dénombre 45 millions de centres de données dans le monde.

 

Les appareils numériques (téléphones, tablettes, ordinateurs…) sont également une source énorme de pollution. En effet, la production de ces appareils nécessite l’extraction de ressources minières rares et non renouvelables. Selon l’Agence de Transition Écologique (ADEME), les gaz à effet de serre produits lors des phases d’extraction, de fabrication et de transport du produit final représentent 90% des émissions générées par la vie d’un appareil électronique. Les 10% restant sont émis pendant la période d’utilisation, quand l’appareil est en charge par exemple. Par ailleurs, les appareils électroniques ont un taux de renouvellement assez important (comptez 2 ans en moyenne pour un téléphone portable). Beaucoup d’appareils numériques se retrouvent donc à l’abandon dans nos logements. Or, le recyclage d’appareils numériques n’est pas encore au point. Trois quarts des équipements numériques jetés finiraient par brûler dans des décharges à ciel ouvert. À cela s’ajoute la question des batteries en lithium qui contiennent des minerais toxiques et dangereux pour la santé. C’est pourquoi les batteries doivent absolument être recyclées quand elles arrivent en fin de vie. Malheureusement, seul 1% du lithium est récupéré au niveau mondial.

 

En 2018, la vidéo représentait 80% du trafic mondial des données digitales. Dans ces 80%, 60 sont dédiés à la vidéo en ligne, les 20 restant à la « vidéo live » (téléconférence type Skype, vidéosurveillance…). La vidéo à la demande représente à elle seule plus des deux tiers de la vidéo en ligne. Cet amas de données est également une source majeure de pollution digitale.



Quelques chiffres supplémentaires peuvent venir compléter ce constat de l’impact du numérique sur l’environnement. 

• Des études ont démontré que si Internet était un pays, il serait le 3e consommateur d’électricité, derrière les États-Unis et la Chine. 

• L’énergie dépensée pour effectuer 2 recherches sur Google correspond à l’énergie nécessaire pour faire bouillir une casserole d’eau. Or, on dénombre 180 millions de recherche sur Google par heure dans le monde.
• Envoyer un mail de 1Mo équivaut à laisser une ampoule de 60 Watts allumée pendant 25 minutes. Or, 10 milliards de mails sont envoyés chaque heure dans le monde. Cela correspond à 4000 allers-retours Paris / New-York.



Pour terminer avec ces chiffres, nous ajouterons que l’impact du numérique équivaut presque à celui d’un continent supplémentaire. Le numérique représenterait aujourd’hui 4,4% de l’énergie primaire consommée par l’humanité et 4,2% des émissions humaines de gaz à effet de serre ; soit la consommation de 150 à 200 millions de personnes.


Quels gestes adopter pour limiter les effets du numérique sur l’environnement ?

• Faites le ménage dans vos boîtes mail 

Vous pouvez par exemple désactiver les newsletters (grâce à des logiciels comme CleanFox ou Mailstrom), supprimer vos vieux mails (même la corbeille) et archiver les pièces jointes. À titre d’exemple, le poids environnemental d’un mail avec une lourde pièce jointe peut correspondre à l’impression d’un document de 120 pages ! L’ajout de nombreux destinataires est également une source de dépense énergétique importante dans l’envoi d’un mail. 



• Repensez votre navigation sur le web 

Essayez de réduire tant que possible vos requêtes sur les moteurs de recherche, en tapant directement l’URL du site que vous souhaitez consulter. Pensez aussi à réduire le nombre d’onglets et de programmes ouverts simultanément. En effet, les sites rafraîchissent leurs pages plusieurs fois par jour, ce qui génère une dépense d’énergie inutile. Enfin, nous vous conseillons d’opter pour des moteurs de recherche éco-responsable. Avec Écosia, vos recherches contribuent à la reforestation et avec Lilo, vous participez au développement de projets sociaux et environnementaux. 

 

• Réduisez votre utilisation des Clouds 

Comme nous l’avons mentionné au début de l’article, les Clouds (serveurs informatiques distants servant à stocker des données de tout type) sont particulièrement impactant pour l’environnement. Nous vous recommandons autant que possible de sauvegarder vos fichiers et photos sur des disques externes. Sinon, privilégiez l’utilisation de WeTransfer ou des équivalents comme Smash ou Transfernow pour l’envoi d’un document. Ils s’auto-détruiront au bout de quelques jours, évitant ainsi le stockage de données inutiles et polluantes. Essayez aussi de limiter l’utilisation du streaming et du téléchargement.

• Prenez soin de vos appareils et réduisez leur utilisation pour augmenter leur durée de vie 
Vous pouvez par exemple opter pour un réveil plutôt que votre téléphone, ou éteindre complètement vos appareils pour économiser les batteries, vous en allongerez ainsi la durée de vie ! Il est également conseillé de nettoyer régulièrement ses appareils aussi bien physiquement (avec des lingettes et des produits spécifiques d’entretien), qu’au niveau du disque dur (désinstallation des programmes inutilisés, suppression des fichiers..). N’hésitez pas à ajouter de la mémoire vive, le processus est très bien expliqué sur bon nombre de sites dédiés. Vous augmenterez ainsi la vitesse de votre ordinateur et éviterez de changer trop rapidement pour un nouvel appareil. Si votre appareil vous paraît endommagé, essayez de le faire réparer avant toute chose. S’il apparaît qu’il faut effectivement en changer, pensez aux appareils reconditionnés. Cela vous permettra d’obtenir un appareil équivalent à un neuf mais avec une empreinte écologique bien réduite. 


Pour en savoir plus : 

Greenpeace - La pollution numérique
ADEME - La face cachée du numérique 

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