Dans le cadre des PEPS (Parcours d’Éducation, de Pratique et de Sensibilisation à la culture, soutenu par la Région Hauts-de-France), l’équipe du Labo des images est intervenue au sein du Lycée BioTech à Douai. Les lycéens du « Projet artistique et culturel » ont eu l’opportunité de s’initier aux différents aspects de la production d’un film documentaire, de la réflexion aux différentes étapes de la réalisation. 

Le point de départ de l’atelier a été la réflexion autour du sujet et du format. Dans un premier temps, les élèves ont visionné des scènes de films documentaires variés, leur permettant de découvrir les différentes façons de mettre en scène la parole : podcast, POM (Petit Objet Multimédia), témoignage en prise de vue réelle ou en animation, etc.
Après avoir vu les différentes possibilités que peut offrir la création documentaire, les élèves ont formé 3 groupes afin de débattre et décider des sujets sur lesquels chaque groupe souhaitait apporter un point de vue, et de quelle manière ils souhaitaient le faire.

Choix du sujet et de l’angle : préciser ses intentions

Un premier groupe a choisi de réaliser un documentaire hybride, entre le podcast et le dessin animé, afin d’évoquer leur rapport à la nostalgie de l’enfance. Les élèves ont partagé différentes anecdotes autour du micro, qu’ils ont ensuite décidé d'illustrer en dessin animé grâce à l’application Flipaclip.
Un deuxième groupe a souhaité se questionner sur les ressentis des personnes immigrées en France, lors de leur arrivée dans ce nouveau pays. C’est avec des témoignages croisés que les élèves ont décidé d’aborder cette période d’intégration, à travers les paroles de personnes venues du Brésil, du Maroc, ou encore d’Italie.
Le dernier groupe s’est interrogé sur la question « Comment l’influence peut construire un adulte ? », en se focalisant sur la période de l’adolescence et en abordant des sujets comme la mode, les médias ou encore les addictions. Le format le plus adéquat pour interroger cette thématique a été l’interview. Les élèves ont choisi de confronter les témoignages de personnes de différentes catégories socio-professionnelles. Ils ont ainsi posé les mêmes questions à un groupe de lycéens, un groupe de jeunes en études supérieures et un groupe de professeurs. Ils ont enrichi leur documentaire avec des animations en stop motion. 

Initiation à l’image et à la prise de son

Les élèves se sont entraînés à manipuler le matériel nécessaire au tournage de leur documentaire : caméra, lumière et son. Pour cela, ils se sont prêtés au jeu du « Fast and curious », série d'interviews réalisées par le média Konbini, dans lesquelles des personnalités répondent à des questions souvent décalées et spontanées. 

Après avoir réglé le trépied, l’appareil photo devait être positionné à la hauteur des yeux de l’interviewé pour créer l’effet d’un dialogue et d’un regard naturel. Les élèves ont pu choisir, grâce à la balance des blancs, s’ils souhaitaient une image plutôt dans les tons chauds ou froids, et ils ont également dû adapter la mise au point afin d’obtenir une image nette. 

Dans un documentaire, le son est aussi important que l’image. Les élèves ont donc été formés à l’utilisation du matériel de prise de son. Le micro sur perche devait être orienté en direction de la bouche de l’interviewé et le volume sonore pouvait être contrôlé et ajusté si nécessaire grâce à l’enregistreur (Zoom) auquel le micro était relié. 

Tournage des documentaires

Chaque groupe a commencé par choisir son lieu de tournage. Les élèves ont appris à choisir des environnements où la lumière et le fond sont adaptés à l’atmosphère qu’ils souhaitent installer. Les deux groupes qui avaient choisi de mener des interviews ont également appris que la première étape pour récolter la parole est d’instaurer un climat de confiance et de bien expliquer le projet aux personnes qu'ils souhaitent filmer. Ils ont ainsi veillé à maintenir un contact visuel avec leur interlocuteur, à acquiescer pour encourager l’interviewé à poursuivre, et à poser des questions de manière à ce que la personne se sente à l’aise et libre d’exprimer ses pensées à son rythme. 
 

Les élèves du groupe ayant pour sujet la nostalgie de l’enfance ont quant à eux préféré capturer une discussion, et sont ensuite passés à la partie illustration de leur échange en dessin animé. L’équipe du film travaillant sur l’intégration a également décidé d’ajouter de l’animation pour illustrer les différentes parties du film, en utilisant la technique de la stop motion. Qu’il s’agisse de capturer des témoignages en prise de vue réelle ou de donner vie à une histoire animée, dans cet atelier, les élèves ont pu acquérir de nombreuses compétences liées au numérique.

L’objectif principal de cet atelier était de capturer l’altérité, c’est-à-dire de filmer la parole de l’autre, celui qui diffère de soi et par la même occasion, de prendre le temps de l’écouter réellement. Cette expérience a permis aux élèves de comprendre que le documentaire n’est pas seulement un moyen de raconter des histoires, mais aussi de se questionner, d’être curieux et de donner une voix à d’autres.


Intervenantes : Mélanie Barbotin, Elsa Minvielle-Lavigne, Elodie Tison, Marie Tuilard - Rencontres Audiovisuelles

Avec le soutien de la Région Hauts-de-France dans le cadre du dispositif PEPS