11 Mai 2023
Le numérique et Internet comptent parmi les principales causes de pollution dans le monde. Rien d’étonnant lorsqu’on réalise à quel point ces nouveaux outils sont sollicités par tous quotidiennement : on compte par exemple 293 milliards de mails envoyés par jour. Aujourd’hui, le numérique est plus polluant que le trafic aérien mondial et il est urgent de prendre collectivement conscience des impacts de nos pratiques, ou de nos habitudes, afin d’aller vers un numérique plus vert.
Internet, comment ça pollue ?
Contrairement à l’image qu’on lui donne, Internet n’est pas un petit nuage léger du cloud mais plutôt un large ensemble de serveurs et de câbles, particulièrement gourmands en énergie, répartis tout autour du globe. Internet n’est pas « immatériel », il fonctionne grâce à plus de 1,2 million de kilomètres de câbles (selon le dernier rapport de TeleGeography), permettant de faire transiter les informations tout autour du globe.
Et tout cela pollue. À l’origine de cette pollution, il y a l’entretien des très nombreuses lignes de câbles indispensables au bon fonctionnement du réseau, mais surtout le refroidissement et l’alimentation des serveurs en électricité, représentant plus de 5% de la production électrique mondiale.
D’un simple « like » sur Facebook au visionnage d’une série Netflix, en passant par l’envoi d’un mail à votre collègue, chacune de nos actions fait circuler des informations par ces câbles et fait tourner les serveurs qui consomment ainsi plus d’électricité. C’est l’addition de ces nombreux petits gestes qui viennent placer le numérique parmi les domaines les plus polluants du monde.
Ainsi, nous vous présentons 5 gestes simples à mettre en place qui réduisent votre pollution sur Internet.
Quels petits gestes mettre en place à notre échelle ?
• Désabonnez-vous des newsletters qui ne vous intéressent pas afin de diminuer le nombre de mails que vous recevez. Les mails sont une source de pollution importante de par leur nombre important. En sachant qu’en moyenne 60% des mails ne sont pas ouverts, vous diminuerez cette pollution tout en vous épargnant des newsletters inutiles.
• Dans le même registre, n’hésitez pas à supprimer vos mails plutôt que de les accumuler. C’est une autre raison de l'importante pollution générée par les mails: le nombre élevé de courriels conservés, si ce n’est oublié, dans des boîtes parfois inutilisées depuis longtemps. En moyenne, une personne ne supprimant jamais ses mails en 5 ans générera en moyenne 140 kg d’équivalent CO2 rien qu’en stockage de ces messages électroniques inutiles.
• Surfez sur Internet en WiFi plutôt qu’en réseau 3G, 4G ou 5G. Lorsque vous êtes en WiFi, votre appareil est connecté à votre box se trouvant généralement à quelques dizaines de mètres maximum, elle-même reliée à un réseau filaire fibre ou ADSL. C’est le même principe lorsque votre appareil est connecté en réseau 3G ou 4G, à la différence que l’antenne de ces réseaux peut se trouver à plus de 10 kilomètres parfois ! En moyenne, ces réseaux consomment 5 à 25 fois plus, en fonction de vos actions : le « pire » étant le visionnage de vidéos, de films ou de séries. En effet, il s’agit de l’une des activités les plus émettrices de CO2 dans l’atmosphère, et pour lesquelles il faut privilégier absolument la connexion WiFi. D’ailleurs, n’hésitez pas à réduire la qualité des vidéos lorsque vous les regardez.
• Quand on parle de pollution numérique, on pense tout de suite aux data-centers. Cependant, un autre aspect très polluant du numérique est la conception des appareils, et plus précisément l’extraction des matières premières non renouvelables (ainsi que leur transformation). Smartphones, tablettes, ordinateurs… la plus grande partie de l’empreinte carbone de ces appareils est émise lors de leur fabrication, plus que lors de leur utilisation. Pour limiter cela, gardez vos appareils le plus longtemps possible, ou optez pour du reconditionné si vous devez en changer.
• Il existe des moteurs de recherches plus « écologiques » qui reversent une partie de leurs revenus pour des projets environnementaux : Ecosia est le plus répandu, mais il en existe d’autres, comme Lilo, Écogine, ou l’extension Écosearch. D’ailleurs, effectuer une recherche sur le net est un acte assez polluant. L’idéal est d’éviter d’utiliser un moteur de recherche, vous pouvez directement taper l’url dans votre navigateur (Chrome, Safari, Mozilla, etc.), ou enregistrer en favoris les sites que vous consultez le plus.
Pour aller plus loin :
• Débranchez votre box lorsque vous ne l’utilisez pas. Parmi les conseils cités plus haut, nous vous conseillons de privilégier la WiFi aux réseaux 3G et 4G. L’étape supérieure à cela est de débrancher votre box la nuit, lorsque vous partez en vacances, ou même de ne la brancher que lorsque vous en avez besoin. L’émission des ondes WiFi est polluante, que vous y soyez connecté ou non.
• Évitez la « réponse numérique » à tous les problèmes. Le marketing a répandu les idées fausses selon lesquelles Internet est écologique (bien que cette image soit déjà bien écornée aujourd’hui), que stocker vos documents dans le cloud est toujours plus écologique que de les imprimer car vous économisez du papier, ou encore qu’une réunion en visioconférence est toujours plus écologique qu’en face à face car on évite un trajet en voiture. Il est important de comprendre que l’alternative numérique n’est pas systématiquement meilleure pour l’environnement, nous vous invitons donc à vous renseigner sur vos pratiques afin de privilégier les choix les plus écologiques.
L’ESSENTIEL :
• Le numérique est aujourd’hui un secteur très polluant et parmi les principaux consommateurs d'électricité du monde, malgré l’image verte qu’il peut parfois se donner.
• Internet a beau sembler immatériel, l’impact de chacune de nos actions est bien réel, et il est important de réfléchir à nos comportements en ligne en adoptant les bonnes habitudes.
• Il existe des gestes simples pour diminuer son empreinte carbone sur le net : en privilégiant la connexion WiFi, en réduisant ses mails, ou encore en allongeant la durée de vie de nos appareils électroniques.
Sources / pour en savoir plus :
• Qu’est-ce qu’on fait ?
• Archimag
• Impat CO2
• Digitalcorner