LE LABO DES IMAGES

Fake news, mésinformation, théories du complot… de quoi parle-t-on ?

Fake news, mésinformation, théories du complot… de quoi parle-t-on ?

Le terme fake news (ou fausses informations en français) s’est popularisé avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017. Il est depuis utilisé au-delà de sa signification première. Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur le lexique de la désinformation.


Désinformation 
Il s’agit de l’action de désinformer, de diffuser de fausses informations avec l’objectif de nuire. On parle par exemple d’un « site de désinformation ». 

Rumeur 
C’est une histoire qui se répand de manière virale mais qui n’a pas été vérifiée. Si elle est confirmée, elle devient une information, sinon il s’agit d’une fausse information. 
Les rumeurs existaient déjà au Moyen-Âge, par exemple sur la mort du Roi, la dénonciation de crimes ou sur des récits de miracles. Elles pouvaient même être diffusées par le pouvoir en place afin de manipuler l’opinion. 

Fausse information 
Aussi appelée fake news en anglais ou « infox » (mot-valise issu de la contraction d’info et d’intox), la fausse information est volontaire. Il s’agit d’un mensonge dont l’objectif est de manipuler l’opinion, de nuire à quelqu’un ou à un groupe et parfois de faire le buzz pour gagner de l’argent.
À savoir qu’une fausse information est 10 fois plus partagée qu’une vraie information sur les réseaux sociaux, notamment car elle utilise les émotions provoquées par le choc d’une image. 


Mésinformation 
Il s’agit aussi d’une information fausse mais qui n’est pas diffusée intentionnellement. L’auteur d’une mésinformation ignore qu’elle est fausse. 
Par exemple, en février 2015, de nombreux journalistes ont annoncé par erreur la mort de Martin Bouygues, patron du groupe TF1, après un quiproquo. L’industriel français a démenti lui-même sa propre mort via un communiqué. 

Clickbait 
Il se traduit par « piège à clics » ou « appât à clics » en français et désigne une méthode marketing qui vise à écrire des titres racoleurs, parfois éloignés des faits, pour inciter les internautes à cliquer sur un lien. Cette technique joue sur le biais cognitif FOMO, Fear Of Missing Out en anglais, qui pourrait se traduire par « la peur de passer à côté ».
Quelques exemples de clickbaits : « Dix manières de gagner de l’argent, la 3ème va vous étonner ! », « Si vous obtenez 15/20 à ce quiz vous avez un QI supérieur à la moyenne » ; ou encore dans la presse : « Ivre, il se met nu devant les gendarmes après leur avoir proposé un café ». 
Le compte Twitter Un clic de moins se propose de répondre de manière concise aux fausses questions posées dans les titres racoleurs des articles de presse. De même, le compte Instagram À juste titre répertorie avec humour les titres les plus improbables trouvés dans les médias d’information. 

Théories du complot 
Il s’agit de thèses qui prétendent qu’un groupe secret de personnes au pouvoir manipule le monde à des fins malveillantes. Elles se construisent à partir des peurs de la population et tentent de donner des explications à des événements inexpliqués ou incertains.
Ainsi, pendant la pandémie de Covid-19 de nombreuses théories complotistes ont proliféré en mars 2020, alors que la maladie était encore mal connue et suscitait l’inquiétude générale. 

Faits alternatifs 
C’est une affirmation qui va à l’encontre des faits
Par exemple, Donald Trump a prétendu en 2017 que son investiture avait fait la meilleure audience de tous les temps, alors que de nombreuses images montraient le contraire. Il savait que les faits disaient l’inverse mais il a persisté dans sa contre-vérité. Cela permet de créer le doute dans l’esprit de la population et de renforcer la conviction des sympathisants. 

Réinformation 
En opposition avec l’information diffusée dans les médias traditionnels, elle vise à donner sa propre version des faits et part du postulat que les journalistes diffusent de fausses informations. 

Propagande 
Il s’agit de diffuser des informations politiques afin de convaincre les citoyens. Elle est subjective et omet volontairement les faits qui ne vont pas dans son sens. La propagande est particulièrement utilisée en temps de guerre pour justifier des actions militaires. 

Post-vérité 
Elle se base sur l’idée que les émotions et les opinions sont plus importantes que les faits objectifs. Ainsi, il s’agit de présenter les choses de façon à nous choquer ou nous émouvoir pour obtenir notre approbation, même si les arguments sont éloignés de la réalité.
Par exemple, pour justifier la guerre, le gouvernement américain a affirmé qu’il existait des armes de destruction massive en Irak, alors qu’aucune preuve n’avait été trouvée, afin d’obtenir le vote du Sénat.  

Parodie ou canular
Information inventée à but humoristique. Elle se distingue de la fausse information car elle n’a pas pour objectif de nuire. 
En revanche, de nombreuses personnes, anonymes ou célébrités, sont tombées dans le panneau en pensant qu’il s’agissait de vraies informations. Christine Boutin a ainsi été piégée en 2014 sur le plateau de BFM TV, où elle a cité un tweet parodique du Gorafi. 
De même, les parodies et canulars sont parfois repris par des personnes mal intentionnées qui les utilisent pour manipuler l’opinion. La plaisanterie se transforme alors en fausse information. 


Pour aller plus loin : 
> Du Moyen-Âge à Internet, les ressorts de la rumeur - La Revue des Médias
> L’histoire de la fausse mort de Martin Bouygues - Les Échos
> Crise du Covid-19 : pourquoi les théories du complot ont-elles tant de succès ? - Ça m’intéresse
> Ni vrai ni faux : l’équipe de Trump invente les « faits alternatifs » - Nouvel Obs
> Quand Christine Boutin cite sans sourciller le site parodique Le Gorafi - Le Figaro


 

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