LE LABO DES IMAGES

7 biais cognitifs lorsque nous utilisons un écran

7 biais cognitifs lorsque nous utilisons un écran

Notre cerveau est une machine particulièrement complexe, pas encore parfaitement comprise par les chercheurs, et qui peut parfois nous jouer des tours. La plupart de ces tours sont bien connus, étudiés, identifiés, ce sont les « biais cognitifs ». On les retrouve lorsque vous devez prendre une décision, lorsque vous devez vous dépêcher, quand vous parlez avec vos amis, ou encore lorsque vous utilisez un écran. Et parce qu’il est important de les connaître pour pouvoir les reconnaître, voici une petite sélection de biais cognitifs à l'œuvre lorsqu’on utilise les écrans.
 

Un biais cognitif, qu’est-ce que c’est ?

Un biais cognitif, c’est un schéma de pensée automatique qu’adopte notre cerveau dans certaines situations, et qui semble logique, à tort. On parle de « biais » pour renvoyer à la notion de réflexion biaisée, incorrecte, faussée. Quand, dans une situation complexe ou trop riche d’information, notre cerveau doit prendre une décision rapidement, il va naturellement s’appuyer sur ces biais cognitifs pour influencer son raisonnement
Par exemple : si l’on demande à un humain de 2020 de nous citer une grande catastrophe mondiale, il y a de fortes chances que son cerveau pense automatiquement à la pandémie de Covid-19, et cela à cause du biais de récence (qui veut que ce qui est récent prime sur le reste). Des biais comme celui-là, qui régissent notre manière de penser, nous en avons tous des tas. Un autre exemple : si une personne est très éloquente et possède la qualité de savoir bien parler, alors on sera naturellement plus apte à lui trouver d’autres qualités, comme celles d’avoir les idées claires, d’être honnête et juste, ou même d’avoir raison. Cela s’appelle l’effet de halo, qui veut que l’on généralise une impression positive à l’ensemble des qualités d’une personne. 
En bref, les biais cognitifs régissent nos réflexions dans de nombreuses situations, et plus encore lorsqu’on se retrouve dans une situation d’urgence ou de danger. Ces biais sont à l'œuvre dans chaque domaine de notre vie, y compris lorsque l’on utilise les écrans. Voici une liste de différents biais cognitifs qu’il est important de savoir identifier chez soi-même lorsque l’on utilise les écrans. 


Le biais d’amnésie numérique

Celui-ci est spécifique aux moteurs de recherche et aux informations en ligne. Ce biais nous explique que nous avons tendance à ne pas retenir les informations lorsqu’elles sont facilement accessibles sur internet, et cela justement parce qu’elles le sont. S’il vous suffit d’un clic pour connaître le nom d'une personne, vous aurez plus de mal à retenir le nom en question. Cela peut s’observer tous les jours avec de nombreux exemples : si vous faites un trajet avec un GPS, vous aurez moins tendance à vous en souvenir que si vous aviez dû faire attention aux panneaux.


L'effet de simple exposition

L’effet de simple exposition suppose que l’exposition répétée à un élément augmente la probabilité que l’on finisse par l’apprécier. De façon plus concrète : plus vous utilisez votre téléphone portable, plus vous vous sentirez bien en l’utilisant.


Le biais de désirabilité sociale

Comme son nom l’indique, ce biais désigne la disposition naturelle de l’humain à ne montrer que les aspects positifs de sa vie. Cela est particulièrement visible sur les réseaux sociaux, où chacun va mettre en avant le meilleur de sa vie, son mariage, ses sorties ou ses projets, sans évoquer la normalité ou le négatif. Il est important, pour les plus jeunes notamment, de ne pas se comparer à l’image qu’ont les autres sur leurs comptes, dans la mesure où cette image ne correspond qu’aux aspects positifs de la vie des autres utilisateurs et ne reflète en rien leur réalité de vie.


Le biais de supériorité de l’image

Ce biais exprime la tendance du cerveau à accorder plus d’importance à une image qu’à un texte. Ainsi sur le net, lorsqu’on tombe sur un article, les informations transmises par l’image marqueront plus facilement notre mémoire et notre impression que celles transmises par le texte. Le piège serait donc de ne retenir que les informations de l’image, au détriment du développement de l’article.


Le biais d’automatisation

Ce biais nous explique que l’on a plus facilement tendance à accepter les décisions issues d’un système automatique. L’exemple typique avec les écrans est le correcteur orthographique : s’il vous indique que votre mot s’écrit « sensé » et pas « censé », vous vous dites que cela doit-être la bonne façon de l’écrire. 


Le syndrome FOMO (ou « anxiété de ratage »)

Il ne s’agit pas à proprement parler d’un biais cognitif, mais cela s’en rapproche grandement. Le syndrome Fear Of Missing Out (à traduire : « peur de passer à côté ») caractérise l’angoisse de rater quelque chose sur les réseaux sociaux, ou de rater une occasion d’interagir avec d’autres utilisateurs. Les conséquences peuvent-être une utilisation incontrôlée et répétitive des écrans, sans d’autre but que de vérifier ce qu’il se passe dans notre bulle virtuelle. Ce syndrôme n’est pas exclusif aux écrans, il peut par exemple s’observer lors des périodes de soldes ou de Black Friday. En pratique, l’anxiété de ratage est exploitée par les réseaux au travers du concept des stories : ces courtes vidéos disponibles uniquement les 24h suivant leur visionnage. Si vous la manquez, vous ne pourrez plus jamais la re-visionner.


Le biais de confirmation

Celui-ci est très simple à comprendre : il explique que, lors d’un raisonnement ou durant un choix, nous aurons davantage tendance à accorder du crédit aux informations qui nous confortent dans nos croyances, et plutôt tendance à ignorer celles qui vont à l’encontre de celles-ci. Ce biais est souvent à l'œuvre dans nos recherches Google : si vous recherchez des arguments à propos d’une opinion que vous avez, et que les résultats ne vont pas dans votre sens, vous n’allez pas y prêter attention mais plutôt faire une nouvelle recherche, sur un autre site ou avec d’autres mots, pour tomber sur un résultat qui confirme votre idée de base. Selon le biais de confirmation, vous allez inconsciemment accorder plus d’importance et de crédibilité au second résultat, celui allant dans votre sens. 


Comment éviter de se faire avoir ?

Pour les éviter, le plus important est déjà de les garder en mémoire ! Les connaître permet de les reconnaître, que cela soit chez soi ou chez les autres. L’important n’est d’ailleurs pas « d’éviter » les biais cognitifs, mais simplement de diminuer leurs impacts négatifs sur nos vies. Pour cela, posez vous les bonnes questions vis-à-vis de votre consommation d’écrans et remettez régulièrement en question votre utilisation !


 

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