30 Novembre 2020
En octobre dernier, les jeunes du Centre Social Mosaïque ont participé à un atelier jeux vidéo d’une semaine plutôt inattendu : arrivés motivés à l’idée de jouer à Fifa ou à d’autres jeux vidéo connus, les participants ont rapidement découvert qu’un tout autre programme les attendait.
Leur déception a été de courte durée quand ils ont pu exprimer leurs points de vue sur différents sujets et découvrir des jeux vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler. À travers cet atelier, ils ont su se questionner sur leur propre consommation.
S’intéresser à d’autres formats
Le but de cette intervention était de faire réaliser à ces jeunes à quel point les jeux peuvent avoir une incidence sur leur manière de se comporter socialement, tout en leur montrant d’autres manières de jouer aux jeux vidéos. GTA, Call of et Fifa ont donc cette fois-ci été mis de côté pour proposer une autre alternative avec des jeux indépendants et du retro-gaming.
. Les jeunes ont notamment pu découvrir Octodad, qui suit le quotidien d’un poulpe, père de famille. Chaque joueur contrôle un membre du personnage, l’équipe doit communiquer et s’organiser pour le faire marcher en harmonie et accomplir des tâches du quotidien. Le jeu fait mouche, les ados adorent !
. Des jeux plus classiques comme des casse-têtes visuellement très aboutis ont aussi été proposés. L’engouement provoqué par cette activité a d’ailleurs étonné l’animateur du centre qui les connaît bien.
. Les jeux de guerres sont massivement utilisés par les jeunes et manquent très souvent de recul sur la réalité du monde. C’est pourquoi il nous a semblé intéressant de proposer le jeu September 12th aux jeunes. Ici, le joueur incarne un soldat qui doit aussi tuer des civils parmi les ennemis. Ses actions ne sont pas sans conséquences et entraînent les civils qui ont perdu leur famille dans la guerre et le terrorisme. Plus le joueur tue, plus les ennemis augmentent. C’est un jeu sans fin qui montre une réalité plus humaine de la guerre, où prendre une vie provoque des conséquences sur le monde et sur des familles.
L’impact direct sur les comportements violents, l’avis des jeunes
Au cours d’un débat sur les limites et l’impact des jeux vidéo sur les comportements sociaux, les jeunes ont pointé du doigt le manque de diversité dans ce qui leur était proposé pour leur tranche d’âge. Il est vrai que parmi les jeux vidéo mainstream, le choix est plutôt restreint pour les 10 > 16 ans. Pour eux, les PEGI, système d’évaluation européen des jeux vidéo sur les limites d’âges, sont inutiles car peu respectés. Mais la violence présente dans ces jeux n’est sûrement pas anodine, et ils en ont conscience. Les jeunes racontent qu’une mauvaise partie peut les faire changer d’humeur et les rendre plus agressifs avec les autres.
Le jeu vidéo et le lien social
Pour mettre en pratique tous les dires des adolescents, une séance du jeu Fifa a été organisée. Joie assurée ! Durant leur partie, les 2 intervenants ont changé tout le décor autour d’eux, jusqu’à leur coller des post-it dans le dos sans qu’ils ne s’en rendent compte.
Cette activité leur a montré la façon dont les jeux vidéo peuvent isoler un joueur du reste du monde. L’un d’entre eux s’est exprimé sur ce problème : « Quand mes parents m’appellent pour manger, je dis que j’arrive dans 5 minutes, mais je suis tellement concentré sur mon jeu que je ne viens jamais, on doit me rappeler plusieurs fois. ».
But de cet atelier
L’idée n’est pas de diaboliser les jeux massivement utilisés par les jeunes, mais de leur proposer des solutions alternatives plus adaptées à leur âge, tout en les exposant de façon concrète aux différentes dérives du gaming.
Le jeu vidéo est un fabuleux moyen d’expression artistique et ludique tout aussi intéressant que le théâtre ou le cinéma. La possibilité de création y est infinie, mais comme dans tous les domaines culturels, l’important est de le rendre accessible à tous en diffusant plus largement les différentes propositions faites dans le domaine. Cet atelier a été une porté d’entrée vers les multiples univers que proposent les jeux vidéo.
Les jeunes sont repartis ravis de cette semaine d’atelier. Mission réussie !