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Influenceur : nouveau métier à la mode chez les adolescents

Influenceur : nouveau métier à la mode chez les adolescents

Avec l’avènement du numérique et surtout des réseaux sociaux, une quantité non négligeable de nouveaux métiers sont apparus depuis une petite dizaine d’années. Parmi eux, un métier sort du lot du fait de ses caractéristiques un peu atypiques et de sa présence régulière dans la sphère médiatique : le métier d’influenceur. Vous avez sans doute déjà rencontré ce terme sans forcément savoir de quoi il s’agissait, ou en ayant seulement une idée approximative de sa définition exacte. À travers cet article, nous allons tenter de présenter le métier d’influenceur, expliquer pourquoi il est si attrayant aux yeux des jeunes générations, et définir ses éventuelles limites.


De la pub faite maison

Les fonctions et missions d’un influenceur sont relativement simples : il doit diffuser photos, vidéos et textes auprès d’une communauté fidélisée sur un ou plusieurs réseaux sociaux. Ces actions ont pour but d’accroître cette communauté de followers (individus suivant la personne sur ses différents réseaux), mais surtout d’obtenir des partenariats avec des marques. En effet, le principal objectif pour un influenceur est d’être rémunéré par des marques, qui vont passer par lui pour mettre en scène des produits (via des posts sur les réseaux sociaux), en espérant qu’il les mette en avant auprès de sa communauté. Ainsi, en voyant que la personne qu’ils suivent sur les réseaux sociaux utilise tel ou tel produit, les abonnés seront tentés de l’acheter aussi. C’est donc de là que provient le terme d’influenceur : la substance du métier réside sur un jeu d’influences entre un individu et ses abonnés, dans le but que ces derniers mettent la main au portefeuille, ou, du moins, orientent leurs habitudes de consommation.

 

Une communauté solide

Combien d’abonnés doit-on avoir pour être considéré comme un influenceur ? La fourchette est large - de quelques milliers à plusieurs dizaines de millions - et l’important est d’établir une stratégie marketing. Par exemple, les micro-influenceurs (ceux qui ont une communauté de moins de 50 000 abonnés) vont plutôt se concentrer sur un domaine en particulier du fait de leur communauté ciblée ; tandis que les macro-influenceurs (ceux qui ont une communauté de plus de 500 000 abonnés) vont aborder une plus grande diversités de thèmes, au vu de leur audience plus large. Le tout est de réussir à fidéliser le plus possible l’ensemble de sa communauté en se montrant « proche » de ses abonnés, à travers les différents posts et messages à leur attention. 


Un attrait particulier

Quelles sont les différentes raisons qui font que ce métier attire tant les jeunes générations ? Tout d’abord, et vous l’aurez sûrement compris, c’est un métier qui ne nécessite pas de qualifications particulières. Il faut avoir une bonne maîtrise des réseaux sociaux, que ce soit dans leurs usages ou de leurs différents codes (à quelle heure faire son post, quel langage utiliser...). Il faut également avoir une certaine adresse dans la prise de photos et de vidéos et dans leurs retouches et montage, car toutes les logiques du métier passent par la diffusion de médias. Enfin, pour séduire son public, l’influenceur doit avoir une bonne connaissance de son domaine d’activité, afin d’asseoir une certaine crédibilité ; mais surtout, il doit contrôler son image et même jouer avec, l’essentiel étant d’être visible et de faire réagir. Nous parlons donc d’un métier qui nécessite seulement une bonne connaissance et un bon usage des réseaux sociaux, et qui propose d’être payé pour cela. Vous comprenez donc pourquoi il suscite un tel engouement chez les jeunes. 


Pour quel salaire ?

Au-delà des différentes fonctions du métier qui peuvent être attrayantes pour plusieurs raisons, la question du salaire se pose assez vite. Étant donné que le métier n’est pas reconnu en tant que tel et que sa législation reste malgré tout assez floue, les rémunérations sont très variables. L’influenceur est à son compte et ce n’est généralement pas son activité principale. En effet, il est assez rare de pouvoir vivre pleinement de cela. Certains influenceurs ne sont pas rémunérés du tout, ou d’autres le sont en cadeaux et avantages que leur offrent les marques. Quant à ceux qui sont rémunérés, les sommes qu’ils touchent sont très différentes les unes des autres. L’argent perçu est en règle générale proportionnel aux nombres d’abonnés. Pour les comptes ayant moins de 10 000 abonnés, les sommes touchées oscillent entre 50 et 80€ par post. Ceux qui ont moins de 100 000 abonnés touchent en moyenne 300€ par post. Enfin, on estime que les comptes ayant moins de 1 million d’abonnés touchent en moyenne 1000€ par post. Les influenceurs dépassant le million ont généralement des prix à la carte. Pour vous donner un ordre d’idée, un compte YouTube ayant plus de 8 millions d’abonnés peut rapporter 300 000 € pour un partenariat vidéo avec une marque. 

 

Des limites assez présentes 

Bien qu’au premier abord, cette activité puisse présenter bien des avantages (pas besoin de diplômes, relative simplicité d’exécution, bonne rémunération, cadeaux...) ce métier comporte de nombreuses limites. La première, déjà évoquée plus haut, est l’absence de législation. Même si le métier tend à se professionnaliser, cela reste une activité informelle et, au vu de la rapidité avec laquelle une situation peut évoluer sur internet, sa stabilité peut tout à fait être remise en cause. Dans une autre mesure, le salaire n’est pas fixe, les sommes touchées sont variables et les rentrées d’argent irrégulières. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est une activité qui prend un temps considérable et seuls quelques élus arrivent à gagner leur vie exclusivement grâce à leur qualité d’orateur sur les réseaux sociaux. Passer une grande partie de ses journées à essayer d’atteindre ce stade peut être délétère. 

Une autre limite, éthique cette fois, réside dans le fait que l’influenceur n’est ni plus ni moins qu’un publicitaire maison. Il s’agit avant toute chose de mettre en avant les produits d’une marque en échange d’une rémunération. Si certains influenceurs le font en leur âme et conscience, certaines marques et certains influenceurs peuvent profiter de la situation et user de pratiques malhonnêtes, en arnaquant les utilisateurs des réseaux sociaux (reventes de contrefaçons, produits faussement utilisés, montages trompeurs…). Le dropshipping, par exemple, est une technique consistant à vendre à ses abonnés un article soi-disant de luxe, souvent une contrefaçon, à un prix beaucoup plus abordable. Enfin, et c’est une limite assez nouvelle, mais avec la situation sanitaire actuelle et ce qu’elle a engendré, l’étalage de produits luxueux ou tout simplement destinés à faire rêver les foules est perçue comme une insensibilité et un manque d’ancrage dans le réel par ces temps de pandémie. 

En conséquence, depuis 2 mois, de nouvelles pratiques commencent à émerger chez les influenceurs : valorisation de modèles de consommation plus éthiques, de techniques en tout genre pour du fait-maison… Le but n’étant plus d’engendrer un acte d’achat mais de suggérer des comportements. Est-ce que, comme bien des choses, l’activité d’influenceur pourra être amenée à évoluer avec les changements qui s’opèrent dans nos quotidiens depuis plusieurs mois ? 


Le Labo des Images vous souhaite une bonne reprise, prenez soin de vous !
 

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