Le 20 mars 2019, Disney finalisait son rachat de la Fox et devenait ainsi le plus grand groupe audiovisuel au monde, ainsi que la plus grande entreprise de divertissement tous secteurs confondus.
En 2019, le mastodonte aux oreilles rondes a tout raflé ! Pas moins de 7 films Disney ont dépassé le milliard de dollars de recette au box-office (Captain Marvel, Avengers : Endgame, Aladdin, Toy Story 4, Le Roi Lion, La Reine des Neiges 2, Star Wars IX) et la recette annuelle du groupe s’élève à près de 11 milliards de dollars, un record absolu. À ça s’ajoute le lancement de la plateforme de streaming Disney +, un concurrent direct de Netflix grâce à son catalogue fourni.

Au-delà des rachats successifs de grands studios, de leurs recettes au box-office et des nouveaux médiums proposés, Disney a su installer son empire de différentes façons.
Cet article présente un court historique des dernières années du studio, et propose quelques conseils pour trouver des alternatives aux œuvres de Mickey et ses amis.

Un nouvel âge d’or relativement récent

Les années 90 furent plutôt fastes pour Disney, avec un bon nombre de grands succès critiques et commerciaux (Aladdin, Le Roi Lion, La Belle et la Bête, Mulan…). Ces films renouaient avec la philosophie des premiers grands films d’animation Disney des années 50-60, une touche de modernité en plus.

La décennie suivante, Disney se perd dans l’expansion de ses parcs d’attraction et de ses boutiques aux États-Unis, au Japon et en Europe. Les années 2000 sont témoins de nombreuses sorties au succès mitigé : des suites disponible directement en vidéo (Le Livre de la Jungle 2, Le Retour de Jaffar, Bambi 2…), des créations originales en images de synthèses vite oubliées (Chicken Little, The Wild, Dinosaure...) ou des films d’animation s’adressant à un public plus mature, intéressants mais boudés du public (Atlantide, l’empire perdu, La Planète au trésor, Fantasia 2000...). Il faut attendre le rachat de Pixar en 2006 et les nombreux succès qui en découleront pour que Disney sorte la tête de l’eau.

À l’aube des années 2010, Disney est en passe de trouver les deux recettes magiques qui vont redorer son blason : les adaptations live de ses grands classiques, comme Alice aux Pays des Merveilles de Tim Burton en 2010, et le retour des dessins animés de princesses avec La Princesse et la Grenouille en 2009 et Raiponce en 2010. Le début de cette décennie est aussi marqué par le rachat de Marvel Studios en 2010.

Malgré ses passages à vide, Disney occupe et occupera toujours une place de choix dans les foyers et les cinémas. Plusieurs facteurs l’expliquent comme par exemple l’omniprésence de Disney sur le marché des programmes audiovisuels jeune public depuis les années 20. Sans équivalent dans le secteur de l’animation (Disney fêtera bientôt ses 100 ans), le studio a su se diversifier au point de rivaliser avec la Warner et Universal, allant jusqu’à adapter au cinéma une des attractions de son parc à thème, Pirates des Caraïbes, et en faire un énorme succès.

En plus de cela, Disney possède une galerie de personnages avec une iconographie très forte, reconnaissables entre mille et présents depuis les débuts du studio. Qui ne connaît pas Mickey ou Donald ? La symbolique de ces personnages est telle qu’il suffit de dessiner deux oreilles rondes en deux coups de crayon pour que tout le monde sache à quoi cela fait référence.

La diversification dont a fait preuve Disney a permis de l’installer au centre du secteur du divertissement. Au-delà de ses films, de ses parcs à thèmes et de ses produits dérivés, Disney a développé beaucoup de programmes dédiés à la télévision. C’est même le premier studio cinématographique à se lancer dans la production de programmes télévisuels en 1954, la diffusion se faisant alors uniquement pendant les fêtes. Mais c’est avec la création de sa chaîne Disney Channel en 1983 que le groupe s’installe durablement sur le petit écran. La chaîne va produire et diffuser de nombreuses séries et téléfilms s’adressant particulièrement aux pré-ados. Ces programmes, à la qualité discutable, vont connaître un succès fou et même devenir de véritables phénomènes de mode pour certains (High School Musical, Hannah Montana..). Un bon nombre de stars actuelles de la pop music ont fait leurs classes sur Disney Channel, les programmes ayant généralement un rapport plus ou moins proche avec la musique.

Savoir apprécier Disney

Il y a de fortes chances que des enfants dans votre entourage soient fans de La Reine des Neiges, le plus grand succès de l’Histoire de l’animation. De notre coté, nous vous encourageons à leur montrer les 5 premiers longs métrages d’animation Disney, à savoir : Blanche-Neige et les Sept Nains, Pinocchio, Fantasia, Dumbo et Bambi. Ces chefs-d’œuvre produits il y a plus de 70 ans seront l’occasion de remettre en contexte le film, le style graphique et la technique qui étaient révolutionnaires pour l’époque.

Il est cependant important de garder en tête que les dessins animés Disney véhiculent très souvent une morale assez simpliste, voire rétrograde, construite sur le même schéma : la princesse attend d’être épousée, cantonnée aux tâches ménagères, puis arrive son prince qui la sauve. La construction reste quasiment la même dans les dessins animés avec des personnages anthropomorphiques comme Robin des Bois ou Les Aristochats, mais ces derniers possèdent un avantage sur les films de princesses : l’enfant peut s’identifier plus facilement au personnage de son choix. Ces films restent l’occasion de discuter des valeurs et de la morale transmises par le film avec votre enfant.

Pour varier les plaisirs...

Bien sûr, d’autres studios d’animation existent ! D’innombrables techniques, styles graphiques, façons de montrer le monde, rapports entre êtres vivants et représentations en tout genre ont été exploités et il serait dommage de ne pas en faire profiter votre enfant. Plus tôt vous lui ferez découvrir des œuvres sortant de l’ordinaire, plus vite il sera capable d’apprécier tout type de créations et d’aller de lui-même vers des choses différentes.

• Un autre géant de l’animation : DreamWorks
Le principal rival de Disney, DreamWorks, a proposé des films intéressants comme les sagas Shrek et Dragons mais aussi de très bons long métrages d’animation, plus méconnus, comme La Route d’Eldorado, ou Sinbad : La Légende des sept mers.

• Les studios indépendants américains
Il existe également un certain nombre de dessins animés américains produits hors des grands studios que nous connaissons, cette indépendance leur permettant plus de libertés dans la conception. Nous vous conseillons notamment Brisby et le Secret de NIMH, Anastasia (souvent pris pour une production Disney), ou encore Le Géant de fer, un dessin animé de science-fiction à l’émotion folle.

• Au Japon
Comment ne pas mentionner le Studio Ghibli ? Du Château dans le ciel, au petit dernier La Tortue rouge, les studios d’animation japonais ont réalisé des films excellents aux personnages variés, présentant une morale complexe et une vraie réflexion sur le monde.

• Au Royaume-Uni
Du côté de nos voisins outre-manche, le réputé studio Aardman Animations, spécialisé dans l’animation en pâte-à-modeler, nous a livré des chefs-d’œuvre comme les aventures de Wallace et Gromit (courts et longs métrages), mais aussi le génial Chicken Run ou le sympathique Souris City.

              • En France
La France n’est pas en reste et a proposé au fil des années de très bons films d’animation. Michel Ocelot, grand nom de l’animation française, nous a offert de magnifiques films comme Princes et Princesses, réalisé en ombres chinoises, ou son classique Kirikou et la Sorcière. Il existe également des films d’animation français plus récents comme Ma vie de Courgette ou Ernest et Célestine, aussi actuels qu’intemporels, comme ceux du studio d'animation français Folimage (Mia et le Migou). N’oublions pas l’un des chefs-d’œuvre de l’animation française, Le Roi et l’Oiseau. Un film dont la beauté graphique fait honneur à son propos drôle et grinçant.

Nous espérons que cette liste non exhaustive vous aura fait découvrir ce que l’animation peut offrir en dehors de Disney. Bon visionnage !